Pratiquer les signes de reconnaissance dans ses équipes : à quel prix ?

Tous les cours et livres dédiés aux bonnes pratiques du management enseignent à l’apprenant manager (ou dirigeant) de cultiver l’abondance plutôt que la pénurie des signes de reconnaissance auprès de ses collaborateurs afin de développer et entretenir la cohésion de ses équipes. En pratique,  plusieurs possibilités s’offrent à lui : primes, cadeaux, voyage, repas au restaurant, promotion…

Toutefois, ce type de reconnaissance reste assez exceptionnel et dépend des marges financières de l’entreprise… alors, comment cultiver son abondance ? Doit-on attendre la semaine juste avant Noël pour festoyer tous en équipe autour d’un foie gras arrosé de Sauternes millésimé et rester à la diète le reste de l’année ?

Cette reconnaissance peut aussi inclure des parties prenantes primaires de l’entreprise (clients et fournisseurs) afin de les remercier pour leur confiance et leurs services. Ainsi, fin de semaine dernière, un dirigeant d’une entreprise partenaire avec qui je collabore depuis peu a invité ses principaux clients et ses collaborateurs (tous consultants freelance) à une soirée complète sur Lyon. Cela a permis de mieux se connaître et d’échanger dans un cadre sympathique et branché autour et en dehors de nos activités professionnelles. Cet investissement annuel du dirigeant permet dans notre cas spécifique à la fois de pérenniser les clients les plus fidèles et réunir ses collaborateurs qui opèrent en remote office sur le territoire.

La reconnaissance au quotidien m’apparaît tout aussi importante pour un dirigeant auprès de ses équipiers , comme par exemple :

  • Le matin, prendre le temps nécessaire pour dire bonjour, prendre des nouvelles de ses activités et faire un point régulier avec certains selon leur degré d’autonomie
  • A un tel, savoir reconnaître ses compétences : « ton travail est excellent, bravo ! »
  • A un autre, savoir prendre en compte leur avis et en rendre compte
  • Fédérer autour de valeurs communes (par ex : confiance, empowerment, intégrité, bienveillance, coresponsabilité)
  • Dire merci à un collaborateur pour sa bonne humeur, son humour ajusté, etc…

1er avantage ce cette pratique : c’est gratuit ou presque, en tous les cas n’impactera nullement le bilan comptable !  si l’on accepte de perdre un peu du temps pour échanger sur parfois de l’informel et de l’intangible.

2d intérêt : le manager(ou dirigeant) est modélisant pour son équipe et cela incite naturellement chaque membre de pratiquer de même avec ses pairs dans l’équipe, pour plus de solidarité et de communication.

Les feedbacks que j’entends le plus souvent de la part de mes clients coachés , quelques peu réfractaires à ces témoignages sont du type : « le social, ce n’est pas trop mon truc », « c’est pas dans mon habitude de dire merci », « c’est un peu un perte de temps » « vous êtes bien gentils, mais mon job, c’est pas le monde des bisounours », «  pourquoi dire bravo ou merci à quelqu’un alors que je ne reçois jamais de compliment de ma hiérarchie »…

Voici un exercice simple que j’aime pratiquer en cohésion d’équipe et que j’enseigne en cours de management mais aussi de préparation mentale et sportive (cf photo jointe  lors d’un cours récent au sein d’un Master sur l’ Ingénierie et la performance Sportive) auprès d’une équipe constituée : la chaîne de vélo

Procédé : s’asseoir en 2 rangées, chacun en face d’un collègue.  Le coach met les règles de protection nécessaires (respect de l’autre, écoute et bienveillance, authenticité de parole). Au signal donné par le coach, chaque personne d’une rangée à 30secondes pour faire un compliment ajusté à son voisin de face…. Puis c’est au tour de l’autre rangée de faire de même. Le coach demande à chacun de se déplacer d’une chaise dans un sens (horaire par ex), et de recommencer le processus jusqu’à ce que tous les binômes aient pu se constituer.

Les débriefings sont généralement très positifs ; passée la gêne classique du « mais qu’est-ce que je vais bien pouvoir lui dire ?»  , chacun s’aperçoit des bienfaits de faire des compliments et d’en recevoir ! In fine, c’est un outil simple, rapide, économique et efficace !

Alors, aux prémices de ce printemps, êtes-vous prêt à monter en selle pour une ballade à vélo ?

Richard, 12mars 2018

 

 

 

 

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