Science sans Conscience…..

Science sans Conscience n’est que ruine de l’âme“.. ainsi s’exclamait Pantagruel par son auteur Rabelais. Cette citation, âgée de plus de 500ans environ, résonne fortement dans mes pensées au cours de mes interventions en Sciences Humaines auprès d’un jeune public universitaire.
Dans les écoles d’ingénieurs, le parcours scolaire des étudiants est exclusivement un bac scientifique. Quoi de surprenant me direz vous, puisque les sciences de l’ingénieur exigent un parcours où règnent les sciences dures telles que les mathématiques, la physique et la biologie ! Moi-même suis issu de cette filière.  Là où je suis plus sceptique, ce sont dans nombre de filières telles que la santé (médecine, kinésithérapie, psychomotricité, ergothérapeute….) où là encore, mieux vaut être issue d’une filière “S”- scientifique- pour réussir les examens d’entrée, alors que ces métiers ont des vocations à avoir une appétence développée pour les relations humaines ,tout autant voire plus importante que pour les tâches technologiques.

Ainsi, mon parcours de vie m’a amené à identifier 2 grandes lacunes parmi les programmes “standard” (collège et lycée) de l’éducation nationale  :

  • apprendre à apprendre
  • apprendre à se connaître pour bien communiquer avec son entourage.

C’est pourquoi ceux pour qui la capacité cognitive est naturellement développée pour retenir aisément (pensée logique) réussissent davantage leur parcours scolaire que les autres, pour qui des techniques d’apprentissage leur seraient bienvenues.

Heureusement, il n’est jamais trop tard pour découvrir toute la puissance et l’intérêt des sciences molles ! les formations pour adultes en communication, gestion du stress permettent ,à qui a l’ambition de mieux se connaître,d’adapter ses comportements avec une approche d’ouverture, d’écoute et de bienveillance devant des situations difficiles et ainsi entrevoir de nouvelles solutions et d’être davantage acteur que victime de sa vie, in fine mieux vivre et apprécier chaque instant présent.

Aujourd’hui plus qu’hier et moins que demain, il me paraît indispensable d’acquérir des compétences clés en sciences humaines, tout simplement par le développement continu et encore embryonnaire de l’intelligence artificielle et de la robotique. Les caissières et postières sont déjà remplacées par des caisses automatiques pour successivement régler nos achats et poster nos courriers. La pervasion inéluctable des automatismes pénètre des champs à plus forte complexité : conduire des taxis, des camions, des trains sans chauffeur grâce à des véhicules autonomes, établir un diagnostic de santé par un check up automatique, gérer nos comptes bancaires et nos bilans financiers d’entreprise par de l’intelligence artificielle, etc….

Ne soyons pas dupe : un robot fera toujours mieux que l’homme toutes ces opérations… des métiers sont amenés à terme (20-30-50 ans ?) à se modifier significativement et peut être pour certains péricliter : banquier, chauffeur de taxi et de camions, conducteur de trains, médecin généraliste,….. par contre, les services attachés à la personne nécessiteront toujours la présence et l’intelligence humaine, auxquelles selon moi l’intelligence artificielle sera un assistant mais non un intervenant ou décideur.

Comme le chantait quand j’étais enfant Gérard Lenorman ,” si j’étais président de la République…” , la réforme que j’instaurerais dans l’éducation nationale serait une remise en question de la toute puissance des baccalauréats scientifiques, en revalorisant très fortement les sciences humaines et littéraires dès les premières années du collège et l’apprentissage par l’expérience dans l’entreprise comme pilier essentiel de valorisation de l’étudiant… nos voisins allemands et italiens l’ont d’ailleurs compris en ayant pour les premiers depuis plus de 30ans fortement valorisé les filières d’apprentissage et pour les seconds décrété les sciences littéraires comme filière d’excellence pour l’accès aux meilleurs universités.

Mon petit doigt me dit que l’humaniste François Rabelais ne serait pas tout à fait contre de telles mesures éducatives…

Richard

le 17 octobre 2017

 

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