Invité il y a quelques semaines sur Lyon à l’Assemblée Générale annuelle de mon cabinet d’expertise comptable, j’ai eu la chance de rencontrer et d’échanger avec un personnage très charismatique et haut en couleurs : Franck AZEMA, le coach de l’équipe de rubgy de l’ASM Clermont. Franck allie sportivité, leadership et management avec aisance et son témoignage est pour moi inspirant à plusieurs égards sur les qualités requises pour esquiver des éléments de réponses à la question :
Comment devenir un BON MANAGER ?
ETRE MODELISANT : il incarne fortement les valeurs de son club : Humble, Affamé et Discipliné.
Son équipe est devenue championne de France sur la saison 2016-17 . Conscient de ce succès qui enthousiasme toute une région et au-delà, il tient à demeurer humble et sait qu’une position de leader est sans cesse remise en cause et que chacun doit avoir l’envie de faire de son mieux pour rester au sommet.
ETRE FLEXIBLE : il est conscient qu’adapter son style de management (communication, objectifs) à chacun de ses 45 joueurs (leur personnalité, leur histoire, leur performance du moment) est essentiel, avec un objectif de cohésion d’équipe vers la performance.
ETRE DISPONIBLE ET AUTHENTIQUE : c’est un travaillomane (il arrive au stade très tôt le matin jusque tard le soir). Il est à l’écoute de ses joueurs et tient un parlé vrai. Il pratique la régulation quand nécessaire pour mieux prévenir et gérer les conflits. Ainsi, aucun sujet n’est tabou avec son équipe.
RECONNAÎTRE LES SUCCES ET MOTIVER SON EQUIPE : il sait négocier avec ses supérieurs hiérarchiques quelques sorties extra-professionnelles avec ses joueurs et leurs conjointes pour garder le plus haut possible leur motivation et permettre que ses sorties de loisirs permettent à tous d’augmenter la cohésion d’équipe. Personnellement, j’apprécie le rugby pour une valeur spécifique intrinsèque (dans leurs gênes) par rapport à nombre d’autres disciplines sportives : la solidarité.
OSER- NE RIEN LACHER : le doute et l’échec font partie d’une carrière de sportifs, de manière similaire pour un manager d’entreprise dans la gestion de projets et l’atteinte de ses objectifs. L’important demeure de s’autoriser à entreprendre des actions nouvelles, de faire de son mieux.
SAVOIR S’ENTOURER : comme tout manager, il sait s’entourer d’un staff performant sur qui il peut déléguer pendant ses absences ou sur certaines tâches et avec qui il entretient une communication efficiente. Ainsi, il a appris à rompre avec le risque majeur du manager : travailler seul, sachant qu’in fine, il doit prendre régulièrement une décision seule, celle par exemple de constituer son équipe avec chaque rencontre. De plus, il s’adjoint les services d’un professionnel de l’accompagnement pour mieux l’aider à optimiser la préparation mentale de son équipe, élément devenu indispensable et complémentaire à la préparation physique et la tactique(stratégie).
Je lui ai posé une question sur une de ses plus grandes difficultés vécues en tant que manager sportif : sa réponse a été : “devoir se séparer d’un joueur”.
Personnellement, dans ma carrière professionnelle de manager en entreprises, cela me parle beaucoup car reste également comme des moments très difficiles.
J’ai beaucoup apprécié les explications de Franck, pleines d’humanité et de bienveillance, par-delà le bon sens, surtout dans le monde du sport professionnel qui apparaît à mes yeux extérieurs souvent dicté par des enjeux financiers ou de pouvoirs, comme j’ai pu le vivre parfois dans ma précédente vie professionnelle lors de situations de crise ou de réorganisation d’entreprise.
Ainsi, répondre à la question initiale sur les qualités d’un bon manager peuvent se résumer à : flexible, disponible, authentique, ouvert au changement et persévérant et reconnaissant.
Un exemple remarquable parmi d’autres d’un management bienveillant, raisonné et efficient.
Richard, 28 décembre 2017